Un jeu
d’enfant d'émigrés sur les plages de Sicile : prendre l’accent des autres, là où ils vivent l'hiver :
l’accent américain, l’accent arabe, l’accent romain de Rome, l’accent allemand,
l’accent du nord de l’Italie… Et encore, retrouver ou faire semblant que
certaines expressions sont d’ailleurs. Ainsi « Tala che m’accattai »,
dit très rapidement « Regarde ce que je viens de m’acheter », ressemble à de l'arabe, ou à de l'anglais, ou à un dialecte du nord de l'Italie, mais n'est pas de l'italien.
La réalité :
La réalité :
Bagghiu (bahah) –
cour intérieure, la cour intérieure, avec l’énorme eucalyptus qui perd ses feuilles l’été et parfume l’air.
Burnia (burniya)
– la jarre qui trône dans la cour
intérieure.
Cafisu – (quafiz)
– unité de mesure pour l’huile, et qui n’est pas la même déjà dans la ville d’à côté.
Carrubba –
(harrub)- ce fruit du carrubo, qui est resté dans la mémoire des anciens du
village, comme leur sucrerie préférée, pendant les années de guerre.
Favara – Le source
où l’on se retrouve.
Giuggiulena
(giulgiulan) – graine de sésame, sur le pain, à manger en premier.
Mischino (Miskin)
– le pauvre, pauvre petit, que les grands-mères disaient aux mères pour
qu’elles pardonnent.
Zibibbo (zabib) –
raisin, très doux, très cher, à goûter profondément.
Et encore taliari
(talaya), regarder, et observer. Talìa, regarde, en appuyant bien sur le i et en indiquant
du doigt.
du doigt.
Pour aller plus
loin :
-
Vàrvaro Alberto, lingua e storia di Sicilia, 1981, Palermo
Vàrvaro Alberto, lingua e storia di Sicilia, 1981, Palermo
-
Ibid.,
La parola nel tempo : Lingua, società et storia, 1984, Il Mulino
-
Scholz
Arno, Gli arabismi siciliani : prospetto riassuntivo dei principali studi,
in Lüdte, 1996, 169-189.
-
Mancini, Marco, « La
cultura araba », in Cavallo, Guglielmo/Leonardi, Claudio/Menestò Enrico
(eds), Lo spazio letterario nel Medioevo, volI, Roma 1992, 199-217
-
Caracausi, Girolamo,
Arabismi medievali di Sicilia, Palermo 1983
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